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La petite histoire de Porcelaine Moderne



L’idée de Porcelaine Moderne est née lors de la conception d’un projet artistique sur les relations amoureuses.

La conclusion de ce projet était un ensemble de sculptures en céramiques illustrant l’idée « Dildo is better than I do ».


La réalisation de ce projet à l’atelier Carbone à Marseille a été l’occasion de réaliser ce qui allait être les tous premiers prototypes de Porcelaine Moderne.


Modelées à la main, ces pièces illustrent des mots ou des textes déjà présents dans mes travaux contemporains, au programme, un vase I buy myself flowers, un porte savon, deux assiettes, une petite coupelle I don’t do sugar et des ronds de serviette.

Les pièces sont blanches avec des textes dorés, créées selon la technique de la plaque ou de l’estampage.

La vue de ces pièces finies a été une révélation pour moi qui poursuivait l’idée de créer des objets, ces jolies pièces blanches et dorées pouvaient être ma porte d’entrée vers l’univers de la décoration, rêve auquel je m'accrochais depuis si longtemps.




On est en novembre 2018, j’ai déjà quitté mon emploi depuis janvier officieusement et juin officiellement, j’ai terminé le projet artistique pour lequel j’étais partie, j’ai déjà déroulé tout le fil de ce que je veux faire avec mon futur petit concept-store en ligne Paris Capitale de la Terre et surtout je crois beaucoup en ce projet.


Il me faudra un an pour trouver un four à céramique, un an où je continue à développer et à tenter d’autres projets conceptuels et décoratifs. Je n’ai pas le budget pour un four neuf, j’ai déjà fait un premier saut de l’ange en quittant mon travail avec juste ce qu’il faut pour couvrir mes charges mensuelles et zéro argent de côté ou presque.


Mes capacités d’investissements sont clairement limitées.. un premier four dans mes moyens me passe sous le nez, la fille me fait poireauter pendant trois mois en me disant qu’elle n’arrive pas à se décider entre les deux acheteurs.. avant de ne plus me répondre du tout !


Janvier 2020, je décide en fin de m’y mettre sérieusement, je travaille sur l’identité visuelle de mon projet et je fais la liste des objets que j’aimerais réaliser, dans cette liste, l’assiette mimosa forever, des portes-savons un brin kinky que je rêve de vendre chez Fleux et les pampilles de la collection introduction au bonheur pour le sapin.



Je décide de lancer un kickstarter pour financer mon four mais ça ne marche pas du tout à part mon oncle et ma tante personne ne pré-commande quoi que ce soit.. je suis clairement mal préparée, je n’ai que quelques prototypes et quelques dessins, je n’ai pas assez travaillé ma comm’ et je n’ai pas remué tout mon carnet d’adresse pour récolter des sous.


Malgré tout, dans cette période, je trouve un four dans mon budget, un prix tellement mini qu’aujourd’hui on aurait dû mal à l’imaginer 850€ pour un four de 115 litres vieux mais qui n’a pratiquement jamais servi alors que neuf il coûte 3000€. C’est mon oncle qui trouve l’annonce sur la market place de facebook et qui me la transmet, je réponds tout de suite, c’est une ancienne parisienne qui vit désormais en Bretagne, elle avait acheté le four à son prof de sculpture mais elle n’a jamais pu l’utiliser car il était trop compliqué pour elle de faire installer le triphasé.

Bref je réponds la première, je réserve le four tout de suite et mon père m’aide à organiser le transport du four vers son atelier dans le Sud-Ouest.



Et voilà, on est fin février 2020, c’est le début de ma première grande aventure entrepreneuriale. J’ai un peu les yeux qui piquent en écrivant ces derniers mots, qui piquent un peu beaucoup parce qu’en août 2020, c’est mon dernier mois de chômage, qu’en septembre 2020, je vais toucher la régul’ de mes impôts parce que je n’ai pas réajusté mon taux pendant deux ans, l’équivalent d’un mois au pôle emploi c’est plutôt cool mais après c’est à nouveau le grand saut. J’oscille entre excitation et résignation, il va peut être falloir rendre mon tablier avant même d’avoir commencé..


Je descends donc chez mon père juste avant le confinement pour faire connaissance avec mon four que j’aime tant aujourd’hui, le mec fait quand même 300 cuissons par an depuis août 2021 autant vous dire que ces deux dernières années c’est un peu l’amour de ma vie !


Je fais mes premiers protos et je rentre à Paris pour le confinement.. la première cuissons va donc attendre quelques temps.

Mais dès que c’est possible, je redescends dans le sud-ouest je cuis mes pièces, en dehors de mon projets artistique à Marseille et d’un an de poterie quand j’avais 9 ans, je n’ai aucune connaissance dans ce domaine.. je vous passe les détails tellement le résultat de ma première cuisson d’émail a été catastrophique…





Mais je persévère, comme on dit dans ma famille enfin comme dit Guillaume d’Orange, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer, ma mère qui me back up de temps en temps depuis que j’ai commencé risque de voir rouge en lisant ça, c’est la devise de mon père mais bon heureusement qu’elle est là parce que je serai à la rue sans elle à cause des paiements à 45 jours fin de mois et plus…


Alors voilà, en juillet 2020, je prends une stagiaire en graphisme pour m’aider à faire le catalogue, oui je sais déjà que je veux vendre à des boutiques, j’ai vraiment envie de créer une marque de décoration, fin juillet, j’anime mon premier atelier, « Dildo is better than I do » bien évidemment.. je vous laisse imaginer de quoi il s'agît.. en plus, je suis super timide…


En août 2020 je me dis: "J’ai déjà fait touts les idées que j’avais dessinées, qu’est ce-que je vais faire maintenant ?"


Et c’est toujours comme ça, quand on se demande et après, que viennent les meilleures idées et c’est là que j’ai imaginé le pain à fleurs.



Fin septembre, j’organise mon premier atelier introduction au bonheur et fais ma première vente, octobre, on est à nouveau confiné, je commence à faire de la publicité sur instagram et mon téléphone commence à faire ding ding !!!!



Novembre, le magazine Milk me reposte sur sa liste de Noël sur son feed instagram, j’étais pas au courant, je me suis réveillée avec plein d’abonnés en plus et j’ai pas compris ce qu'il se passait!




Combien de fois, j’ai pleuré de joie dans cette aventure je ne peux pas vous le dire, j’ai encore les larmes aux yeux rien que d’y pensé.



Décembre, une acheteuse de la Samaritaine voit la publicité pour mes vases sur instagram, elles se dit, ce serait sympa pour mes parents pour Noël et au final, elle m’envoie un message parce qu’elle se dit ce serait sympa pour la Samaritaine !

Beaucoup d’espoir pour moi et beaucoup de larmes de joie, tellement j’ai rêvé de percer en tant que designer d’objets surtout avec mon parcours contrarié.



Les mois passent, je remonte mon four à Paris et c’est le début des embûches, pendant deux mois, je ne peux pas cuire et je me retrouve sans revenu, merci Greg pour ton aide sans toi j’aurais dû raccrocher mon atelier, merci à Sandrine de l’atelier l’Espace d’un Tour rue Falguière dans le 15ème sans elle, je n’aurai jamais pu cuire les commandes en attente et les prototypes pour la Samaritaine.



Et enfin, enfin en août 2021, la Samaritaine confirme sa commande et me propose de mettre une de mes pampilles dans leur calendrier de l’Avent en édition limité.


La commande est très raisonnable mais quand on ne fait que les particuliers ça paraît immense! Toujours à la recherche d'une endroit pour produire et pour cuire ! Je trouve en même temps un atelier chez Intencity à Mairie de Clichy avec le triphasé et c’est parti !!



Accrochez vos ceintures parce que c’est ma première commande avec un paiement à 45 jours fin de mois et qu’évidement j’ai zéro sous de côté.. oui je ris en écrivant ça, c’est 100% vrai et au moment où je leur livre les pampilles, ils décident de quadrupler la commande, il faut avoir le cœur bien accroché, ma mère est venue m’aider, mes amis sont venus m’aider. J’ai travaillé tous les jours pendant 4 mois de 9h du matin à 11h du soir et plus..

C’était la folie mais l’un de mes plus grand rêve allait enfin se réaliser.



Grâce à ça j’ai pu faire Maison & Objet, je ressens encore énormément de joie devant le succès du stand qui ne désemplissait pas, même à deux c’était compliqué de trouver une minute pour aller manger.



C’était fou, c’était vraiment fou, je pleurais de joie tout le temps, le début d’une aventure incroyable, et oui en plus j’ai rencontré Fleux et le Bon Marché sur mon stand, les deux targets de ma vie 😉, alors oui parfois, c’est difficile, les paiements à 45 jours fin de mois en particulier quand t’as aucun back up c’est trop chaud et c’est clairement les montagnes russes émotionnelles et la disette niveau vestiaire et frigo, mais j’ai tellement adoré tout ce que cette aventure m’a apportée.


Et même si, j'ai toujours l'impression de faire le saut de l’ange une à deux fois par an, il y a toujours une petite partie de moi qui y croit et qui pense qu'il y aura toujours une petite surprise à temps pour me rattraper au dernier moment 😉



Sur ce, je vous laisse avec ma devise préférée, enfin celle des Shadocks... "Plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ;) et vous pouvez toujours aller regarder sur www.pariscapitaledelaterre.fr tout ce qui n'a pas marché ;)

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